Le couscous pied-noir de mes parents
Cette semaine, parlons repas et repas de famille.
Les plats emblématiques de vos proches. Ceux que vous adorez manger mais (et) surtout, ceux que vous adorez qu’on vous prépare.
Ici, mon péché mignon, c’est le couscous. Je l’ai préparé seulement une ou deux fois, préférant l’avoir cuisiné par mes parents.
Pourtant, le mien est certainement aussi bon. Même recette, mêmes épices et temps de cuisson.
Sauf qu’en le goûtant, hé bien, ça a la saveur de ma cuisine, pas celle des déjeuners en leur compagnie. Aucun ingrédient ou de main n’y changera quelque chose.
Je vous partage quand même cette recette de famille emblématique, le généreux couscous pied-noir. A l’époque, je l’avais déjà publié sur La Pause, mon site dédié à la cuisine, mais il a tout autant sa place dans les histoires de famille de départementales.
Retenez que vous pouvez toujours nous contacter si vous avez envie de goûter la vraie version parentale dans un jardin ensoleillé du sud de la France.
Belle découverte et surtout, bon appétit !
PS: Papa, maman, préparez-vous, on arrive !
Le couscous pied-noir de mes parents
Je mange le couscous pied-noir de mes parents depuis que j’ai des dents. Même avant, je pense que je buvais le bouillon. Rentrer dans une pièce où a cuit ce couscous est un bonheur que je souhaite au plus grand nombre.
La chaleur du paprika, du cumin. L’anticipation d’un déjeuner en famille qui s’éternise, et où on aura le droit de se resservir deux ou trois fois tellement c’est bon.
Et pourtant, je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où j’ai refait ce plat. La recette est simple, ma maman a eu la générosité de la transmettre. Mais c’est encore meilleur quand il est mangé en rendant visite à ses parents. Se voir être enfant à nouveau. Entendre les parents se chamailler pour la quantité d’épice à mettre. Ne jamais s’accorder pour savoir si le meilleur couscous est algérien (maman) ou marocain (papa).
En plusieurs décennies, ils ont réussi à fusionner une recette qui est la leur. Un couscous pied-noir qui aurait voyagé d’Alger à Erfoud, de Marrakech à Perrégaux. Pour les lauriers, par contre, pas d’accord. S’il est délicieux, c’est que “j’ai parfaitement géré la cuisson des légumes et la maîtrise du feu” (papa), ou car “j’ai l’assaisonnement qu’il faut et ma semoule est aérienne” (maman).
Les incontournables du couscous pied-noir
Les oignons fondus aux raisins secs et au cumin. Vous pouvez mettre une pointe de miel ou de cannelle en plus, c’est très bon mais ça ne sera pas “le vrai” couscous de mes parents.
Les pois chiches au bouillon. L’harissa. L’agneau qui se défait à la fourchette. Pas de couscous royal par ici, c’est une hérésie. Une viande à la fois. Des merguez, si vous avez un bon boucher. Et qu’elles sont grillées à part, au barbecue idéalement, pour ne pas rendre le bouillon trop gras. Ou des keftas également cuites à part.
Cependant l’agneau est la version la plus délicate, la plus savoureuse.
Pour réaliser ce couscous pied-noir, même si j’ai la recette sous les yeux, et que je vous l’écris aussi, il y a une étape importante que vous ne pourrez pas réaliser: passer un coup de téléphone à mes parents pour re-vérifier que c’est la bonne recette. Même en étant sûr à 99% que c’est le cas. Passer les étapes en revue.
Toujours demander la quantité de paprika. “Beaucoup”. “Et quand tu penses que c’est beaucoup, tu en ajoutes encore”. En langage de maman traduit, mettez la moitié du bocal et vous ne le regretterez pas.
Puis après le déjeuner, appeler pour raconter comme le couscous était bon. Ohlala l’agneau était si tendre. Et les petits raisins, les petits oignons. On en mangerait bien tous les jours. Entendre que “quand on était jeune, on s’en faisait quatre assiettes”. Pour poursuivre sur la grande théorie familiale : le couscous, ça ne fait pas grossir. Peu importe la quantité, c’est comme ça. Ce ne sont que des légumes, de la semoule, un peu de viande et plein d’amour.
Raccrocher et se resservir une assiette de plus en souriant.
Maman et Papa – Ceci n’est pas un couscous pied-noir mais une paella, l’autre spécialité familiale – à suivre au prochain épisode.
Le couscous pied-noir de mes parents
Ingrédients
- 2 souris d’agneau
- 50 g paprika
- 2 càs gingembre poudre
- 2 càs cumin poudre
- 3 gousses ail
- 8 carottes
- 4 navets
- 6 courgettes
- 3 oignons
- 300 g raisins secs blonds charnus
- 2 càs huile d’olive
- 1 càc cumin
- 250 g pois chiche cuits
- Harissa
Instructions
- Prendre une grande marmite. La remplir d’eau jusqu’à un tiers. Ajouter les souris d’agneau.
- Ajouter également le paprika, le gingembre et le cumin. Peler les gousses d’ail et les ajouter.
- Couvrir et faire cuire à petite ébullition pendant une heure.
- Pendant ce temps, peler les carottes et les navets. Couper les carottes en gros tronçons et les navets en quartiers.
- A bout d’une heure, les ajouter au couscous. Poursuivre la cuisson une demi heure.
- Rincer les courgettes et les couper en tronçons. Les ajouter et faire cuire vingt minutes. C’est le secret pour avoir des courgettes qui se tiennent et ne terminent pas en bouillie, toujours les mettre à la fin.
- Préparer les oignons et raisins confits. Peler les oignons et les hacher finement. Faire chauffer l’huile dans une casserole à feu moyen. Ajouter les oignons et faire fondre dix minutes en remuant de temps en temps. Saler, ajouter le cumin et les raisins secs et mouiller avec un verre d’eau. Laisser cuire tranquillement pendant un quart d’heure.
- Quand le couscous est prêt, saler le bouillon. Egoutter les pois chiche et les mettre dans une casserole. Arroser de bouillon.
- Dans un petit bol, délayer quelques cuillères d’harissa avec un peu de bouillon, c’est la sauce piquante.
- Servir le couscous avec une semoule bien beurrée. Mettre de l’agneau, un peu de chaque légume. Terminer avec les pois chiche, les oignons et raisins confits et la sauce à l’harissa. Manger et se resservir.
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🙂 De la cuisine généreuse, faite pour être partagée
Merci de cette recette appétissante que je réaliserais sans aucun doute à mon retour dans le nord après mes vacances à Arcachon, lieu de ma naissance.
Et pas de doutes sur vos compétences, elles sont remarquables et authentiques !
Belle fin de week-end à vous deux !
Ah vous m’en direz des nouvelles alors !
Profitez bien de vos vacances et merci 🙂
Merci pour le partage de cette recette de famille !
J’en ai l’eau à la bouche 🙂
Avec plaisir ! Nous aussi, on ne s’en lasse pas 🙂
Bonjour,
je suis étonnée de la quantité de paprika, 50 g cela équivaut à un pot entier d’épice, est-ce bien ça?
Merci de votre réponse.
Cordialement.
Bonjour Marlène,
Oui c’est bien ça, il y a vraiment beaucoup de paprika dedans (et c’est un couscous généreux). Veillez bien à prendre du paprika doux et pas piquant 🙂