La frontière Belgique France
France Belgique France Belgique France…
En bicyclette, le long de la frontière Belgique France. Nous passons d’un pays à l’autre.
Parfois même sans nous en rendre compte.
Le ciel est bleu. Éclatant. Les champs de maïs nous accompagnent des deux côtés de la frontière. Leurs ombres longilignes dansent lentement sur le goudron. Nous traversons de petits villages aux maisons en briques. Croisons de vieilles fermes isolées au milieu des champs.
La frontière Belgique France Belgique France Belgique…
Hier nous avons croisé quelques blockhaus en ruine. De petites bosses de gravats bétonnés oubliées dans la nature. Au milieu d’un champ. Sur une colline. Dans un bosquet. Ce n’est que le lendemain que je me suis rendu compte que nous avions longé les vestiges d’une partie de la ligne Maginot. Elle paraissait plus impressionnante dans les livres d’histoire du collège. Les oiseaux semblaient s’y sentir à leur aise. Ils s’y posaient quelques minutes pour se reposer avant de repartir. Picorer quelques graines. Se rafraîchir. Les aires d’autoroute du ciel.
France Belgique France Belgique France…
Nous nous arrêtons pour boire quelques Picons. Comme de nombreux cyclistes. Les cyclistes sont beaucoup plus nombreux en Belgique. Premier indice pour identifier le pays dans lequel nous nous trouvons. Si nous arrêtons de croiser de grands groupes de cyclistes dans leur tenus colorées, ou alors des familles en vadrouille en file indienne, c’est que nous somme repassés en France. Les bars et les estaminets sont plus nombreux aussi en Belgique. Et ils sont complets, toute la journée. Même le dimanche. Deuxième indice géolocalisateur. Si nous ne croisons pas plus de deux estaminets dans un village, et qu’en plus il n’y a personne au soleil sur la terrasse, c’est que nous ne sommes plus en Belgique. Surtout en Belgique, il y a des champs de houblon. De longues branches verdoyantes qui montent jusqu’au ciel.
Belgique France Belgique France Belgique…
En ce moment nous sommes en Belgique. Dans la cour d’un café. Un verre de Picon posé sur la table. Le mien est presque plein. Voilà quelques minutes que je n’y ai pas trempé les lèvres. Une guêpe est tombée dedans. Elle nage à la surface, fine et jaune et noire. Belle et pathétique. J’attends que la serveuse m’apporte une petite cuillère. Pour l’en sortir. Alors je pourrais boire à nouveau.
Avant de repartir. Et de retraverser la frontière Belgique France.
Rétroliens/Pings